Jeux des enfants
c’était hier
Quelques curiosités pédagogiques…
L’Ecole s’est toujours attachée à s’ouvrir sur le monde extérieur et à permettre aux enfants d’acquérir des savoirs ou des techniques qui n’étaient pas spécifiquement scolaires, mais plutôt en rapport avec l’esprit de la société de l’époque et les moyens dont les maîtres disposaient.
Avec le recul des années, certains de ces apprentissages nous apparaissent tout à fait curieux.
Nous posons donc la question suivante :
Quand nous voyons les enfants dans les écoles de rugby répéter à longueur d’entraînement des gammes hors du contexte du jeu, hors du milieu, comme le milieu aquatique en natation, pensez-vous qu’ils valident des apprentissages de technique individuelle (passes/plaquages/jeu au pied/phases de fixation/etc.) ?
Beaucoup pensent que oui, ils pensent bien faire par ces entraînements, hors du contexte de l’opposition en jeu. « Ils ne sont pas là pour jouer, ils sont là pour s’entraîner » disent-ils de bonne foi.
Or, c’est en « plongeant » l’enfant dans le milieu, qu’il aura à maîtriser, que celui-ci apprend. Cette théorie de l’apprentissage n’est pas démentie aujourd’hui, alors que celle, qui consiste à répéter des gestes hors du contexte, où ils doivent être reproduits, a montré ses limites.
Pourquoi ce que nous trouvons, disons-le, inadapté pour la natation deviendrait légitime pour l’apprentissage du rugby.
L’expérience a montré, que hors d’eau il est impossible d’apprendre à nager.
En rugby, hors du contexte du jeu, il est impossible d’apprendre à jouer techniquement juste. Remettons de l’opposition dans les entraînements des plus jeunes et nous retrouverons de la cohérence pour apprendre à bien jouer au rugby.
Ce n’est qu’après avoir « été baigné » dans ce milieu d’opposition (milieu hostile à l’image de l’eau pour un débutant nageur) que le joueur va intégrer des situations de jeu, qui pourront être momentanément sorties du jeu pour affiner des apprentissages techniques. Ceux-ci seront rapidement réinvestis et testés en jeu réel, pour vérifier les apprentissages.
Avant de copier les aspects extérieurs des apprentissages (répétition de gestes), n’oublions jamais la question prioritaire du pourquoi de cet apprentissage et dans quel contexte, notamment règlementaire, il doit se travailler.
N’oublions pas non plus que l’adaptation AU MILIEU (en rugby l’équipe adverse et les éléments du jeu, terrain, arbitre, environnement physique et humain) reste l’élément central des apprentissages.
Nous espérons que cette réflexion permettra aux éducateurs de rugby de mieux comprendre les apprentissages, afin d’appréhender au mieux l’activité, pour le plus grand bonheur ce celles et ceux qui ont choisi de s’y exprimer.
Cette présentation imagée ou métaphorique avait pour objectif de bien saisir ce qui est primordial en début d’apprentissage pour des enfants de l’école de rugby par exemple.
Dès que l’on accède à un plus haut niveau, l’intégration parfaite du contexte du jeu dans son propre corps permet de travailler plus intensément sur la répétition de gestes sans opposition.
Cette automatisation gestuelle permet de déplacer sa concentration en jeu sur le traitement du rapport d’opposition, qui cherche logiquement à utiliser les rapports espaces/temps faibles chez l’adversaire.
En conclusion, retenons que la compréhension du public que l’on va encadrer est le facteur clef pour ADAPTER sa méthode d’apprentissage et la rendre ainsi plus qualitative. PLONGER les enfants dans le combat du rugby sera toujours plus formateur qu’apprendre des TECHNIQUES décontextualisées. Il ne se « noiera » pas, il fera preuve de COURAGE, d’intelligence et de CREATIVITE, un bonheur pour lui et pour son éducateur